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Un autre regard sur la maladie mentale

22 mars 2014.

En clôture de la Semaine d'information sur la santé mentale de l'Ain, le Théâtre partenaire de cet événement, a accueilli l'équipe Culture et santé du centre psychothérapique de l'Ain pour une soirée théâtrale avec, au programme, la pièce "Abilifaïe Leponaix", interprété par la Cie Fouic Théâtre. Le spectateur côtoie Antoine, Maxence, Soizic et Ketty pendant leur séjour à l'hôpital psychiatrique. La "folie" est donnée à voir dans toute sa souffrance. Les hallucinations auditives ou visuelles parlent de l'être, de son rapport au monde. Un être qui ne peut exister que sur le mode de la défense, parce que les discours paradoxaux de sa petite enfance ne lui ont pas permis d'avoir des références pour se sentir en sécurité. Même si des mots d'humour faisaient baisser la tension, la salle comble du théâtre n'a pu que se sentir interpellée par ces êtres morcelés et admirer l'interprétation magistrale des comédiens.





 

Abilifaïe Léponaix.

Derrière ce titre compliqué se cache deux noms de médicaments utilisés pour soigner la schizophrénie.
Basée sur des témoignantes authentiques, cette pièce magnifique offre une vision nuancée et poétique de la maladie.
Une merveille.



 

Abilifaïe Leponaix, dans la tête des fous
Par Estelle Saget (LEXPRESS.fr), publié le 23/03/2012 à 14:50, mis à jour à 16:38

Abilifaïe Leponaix, pièce de théâtre aussi dérangeante que palpitante, plonge le spectateur au coeur de la folie de quatre malades en hôpital psychiatrique.

Donner pour titre, à une pièce de théâtre, des noms de médicaments contre la schizophrénie: il fallait oser. Lire sur scène la liste des effets secondaires figurant sur les notices comme s'il s'agissait d'une poésie, il fallait encore oser. Jean-Christophe Dollé, metteur en scène de Abilifaïe Leponaix -une version phonétique des véritables molécules, Abilify et Leponex-, prend des paris qu'il remporte haut la main. Il ouvre aux spectateurs l'intimité de deux hommes et deux femmes touchés par une maladie mentale très stigmatisée. Des fous, comme on les appelle habituellement. Qui ne paraissent plus si fous, à l'issue de la représentation.

Nous rencontrons Antoine, Maxence, Soizic et Ketty à l'occasion de leur séjour dans le même hôpital psychiatrique. La mise en scène nous transporte parmi eux, dans l'une de ces salles communes qui se ressemblent tant d'un établissement à l'autre: des fauteuils en skaï avec des accoudoirs, une plante verte en plastique, la lumière blafarde des néons, le son agressif du journal télévisé qui remplace les conversations. On les écoute, chacun leur tour, et on découvre peu à peu que leurs délires n'ont rien d'incohérent. Leurs discours suivent une logique qui leur est propre, mais que l'on peut saisir. Comme Soizic, qui entend des voix et explique : "Moi, ma mère me parlait à travers la fente du mur du salon. J'ai tapé sur le mur avec une masse, pour voir. Je me suis retrouvée chez le voisin. J'ai dit au voisin que j'avais entendu ma mère parler de l'autre coté du mur. Il m'a dit que ma mère n'était pas là. Je lui ai dit, je sais, elle est morte. Il m'a dit alors pourquoi vous avez cassé mon mur. Je lui ai dit pour vérifier".

Ici, pas de médecin, pas de psychologue, pas de famille pour se faire leur porte-parole. Les personnages de la pièce se parlent entre eux, parfois à eux-mêmes. On comprend, au passage, que les médicaments leur sont aussi nocifs qu'indispensables. Les prendre, c'est risquer leur vie. Mais ne pas les prendre, c'est aussi risquer leur vie. Sur ce dilemme, ils bâtissent une existence précaire, entre séjours en psychiatrie et retour à la vie "normale". Et quand Antoine, sans doute le plus doux des quatre, envoie valdinguer tout ce qui lui tombe sous la main dans un accès de colère, on se fige dans son fauteuil, le coeur serré, aussi impuissant et démuni que lui à soulager la souffrance.


 

Mars 2012

Les schizophrènes, nos semblables, nos frères.

Drôle de titre : il a été fabriqué à partir de noms de médicaments utilisés dans le traitement de la schizophrénie. Car le spectacle de Jean-Christophe Dollé met en scène quatre schizophrènes dans leur vie quotidienne et dans leur cadre médical. Pourtant, rien de strictement réaliste dans cette mise en théâtre de la folie : des éléments fragmentaires de décor, des rideaux en plastique découpent l’espace qui est tantôt un contexte mental tantôt la salle des malades. Sur l’univers de chacun, sa parole, sa souffrance, son débat avec les autres l’auteur promène son projecteur, plongeant plus encore dans la vie psychique que dans la vie au jour le jour. Il y a là une jeune fille qui a perdu le sens des mots, ne pouvant même plus définir ses besoins puisque le terme « besoin » est sorti de sa compréhension. Il y a là une mère privée de son enfant, qui s’adonne à des travaux ménagers, avec son envie de maternité et ses pulsions sexuelles. Il y a là un homme, barbu, en bermuda, qui a une dégaine d’homme des bois et poursuit ses idées fixes. Il y a là, enfin, un jeune homme faible d’esprit, qui se remet pas de l’injonction fatale de ses parents (« barre-toi ! « ) et égrène de pauvres analyses sur le monde où nous vivons. Ils vivent dan une complicité qui, parfois, explose.

Créée à partir d’une longue enquête, la pièce de Dollé prend le parti des schizos, nos semblables, nos frères, en faisant parfois entendre en voix off le bruit extérieur (les mots des journalistes et des médecins) et en basculant dans une représentation toujours dominée par la hantise de la douleur et par un regard de compréhension. Moments vrais, moments de fantasmes, moments de gros plans captant le malade dans son effrayante solitude, moments de théâtre joyeux (comme la séquence où les personnages chantent en chœur une chanson faite avec les noms de leurs psychotropes) se succèdent, de telle sorte que la soirée n’est pas une évocation documentaire mais un hommage aux souffrants qui les saisit des deux côtés du miroir : un peu tels qu’ils se reflètent dans l’œil du passant, et surtout tels qu’ils pourraient être, recréés par le pinceau d’un peintre scénique qui les aimerait follement. Clothilde Morgièvre, Benjamin Tual, Marie Réache, Vanessa Ricci, et Jean-Christophe Dollé lui-même, mêlé à ses interprètes, incarnent des êtres dont nous nous sentons proches et éloignés, tels des amis que nous ne voulons pas voir. Le spectacle n’est pas du tout coup de poing. Fonctionnant à feu lent, il bouleverse en douceur et en profondeur, sans discours, sans leçon donnée. Face à ces comédiens traversés par la douleur de ceux qu’ils incarnent, le spectateur repart avec une vive émotion dont il analysera la richesse plus tard.

Gilles Costaz


 

Mars 2012

Comédie dramatique écrite et mise en scène par Jean-Christophe Dollé, avec Clothilde Morgiève, Benjamin Tual, Marie Réache (en alternance Vanessa Ricci), et Jean Christophe Dollé.

Quatre schizophrènes dans un hôpital de jour. Leurs tentatives pour communiquer, leurs confessions et leurs vies entre parenthèses, handicapées par leurs visions incessantes.

"Abilifaïe Léponaix" (nom de deux médicaments) mêle témoignages audio et scènes courtes dans ce lieu loin des regards de la société où chacun essaye de reprendre le contrôle sur sa vie.

La Compagnie Fouic théâtre à qui l’on doit le très original "Blue.fr" revient avec un nouveau spectacle inclassable et fort.

Jean-Christophe Dollé, après s’être documenté et avoir recueilli des témoignages, propose une approche sur un sujet rarement évoqué au théâtre. Il réalise un spectacle esthétiquement très réussi et qui parvient à montrer l’intime des schizophrènes en évitant l’écueil du glauque ou du pathos. "Abilifaïe Léponaix" a en outre le mérite de faire sortir le sujet des murs de l’hôpital et de donner une voix aux malades.

Dans une belle scénographie d’Adeline Caron, rideaux de douche lacérés de haut en bas, et l’accompagnement sonore très réussi de Michel Gertier qui s’ajoute à la musique de Jean-Christophe Dollé, les quatre comédiens nous emportent totalement dans leur univers parallèle inquiétant et vertigineux. Les quatre malades laissent transparaître une immense souffrance intérieure qui ne s’oublie qu’en de trop rares moments.

Vanessa Ricci et Benjamin Tual sont époustouflants d’émotion. Jean-Christophe Dollé compose un personnage buté et las qui marque. Clotilde Morgiève, après le précédent spectacle, prouve une fois encore qu’elle est une immense comédienne. Son personnage est inoubliable.

De commentaires croisés en intermèdes chorégraphiés, Jean-Christophe Dollé installe une nouvelle fois, après "Blue.fr", sa patte de metteur en scène et parsème d’humour un sujet grave qui pourrait vite être étouffant.

Ici, même si l’émotion nous gagne, on retient surtout la vibrante humanité d’individus à la recherche d’eux même et essayant de retrouver un lien avec les autres, à l’image de cette scène magnifique et intense où, maladroitement, Soizic et Maxence tentent d’entrer en contact.

Magnifique !
 
Nicolas Arnstam




 

19/07/11

« Abilifaïe » et « Leponaix » sont deux noms de médicaments prescrits aux patients souffrants de psychoses schizophréniques. A Avignon, au théâtre Alizée, c’est aussi la reprise du spectacle lauréat du prix du public 2010, une pièce bien menée laissant découvrir un texte qui interroge et des comédiens talentueux.
Rideau lacéré, lumière dingue, des ombres passent tandis que des voix assènent des propos parfois caricaturaux sur cette maladie. Le metteur en scène Jean-Christophe Dollé souhaite ici condamner l’actuel » traitement des malades mentaux faisant l’objet de remises en questions qui nous font revenir 30 ans en arrière ».
Pour ce faire, il se met en scène accompagné de trois autres personnages. Il est Maxence , un Jésus Christ qui s’enrubanne de film plastique visant à empêcher son corps de se faire découper, à ses côtés, Antoine croit sincèrement que la télévision lui parle directement, Soizic casse les murs d’où sort la voix de sa mère morte et Ketty voit des démons au fond de ses toilettes.
La pièce agit d’abord comme un coup de poing en prenant les mots des fous comme une parole théâtrale. Les phrases sont chocs , on entendra ketty dire « un jour, je me suis croisée dans la rue », ou Antoine » C’est normal d’être inquiet , faut pas être inquiet pour ça! »
Le spectacle fondé sur des cas réels, critique moins le politique que l’institution thérapeutique, sans doute , trop caricaturée. Entre un groupe de parole tourné en dérision et la valorisation du discours de chacun des personnages, le propos est parfois difficile à cerner. La narration hésite entre la condamnation d’une politique de renforcement de l’enfermement des malades et la souffrance de personnalités profondément attachantes.
Les comédiens sont captivants , portés par une scénographie impeccable, rythmée et inventive faisant la part belle à des temps de chœur très pertinents, notamment à l’occasion d’un moment sur la puissance de la pensée habilement chorégraphié.
Le spectacle casse avec succès et bienveillance nombre de stéréotypes, le malade apparait avant tout dangereux pour lui même, la maladie n’est pas réduite à un dédoublement de personnalité.
Abilifaïe Léponaix soulève de grandes questions sur la transposition d’extraits de carnets de psychologues sur un plateau. Il est sans aucun doute l’un des spectacles inratable du festival car il déroute, dérange et interroge, mais surtout parce qu’il met sur scène des comédiens formidables dans une scénographie remarquable.


 

18/07/11

Ce spectacle est un voyage initiatique. C'est un bijou d'humanité et d'émotion. Une œuvre d'art militante et cathartique. C'est la schizophrénie ici qui est exposée à nos regards. La vraie schizophrénie, pas celle dont on parle à la télévision, pas celle qui régale les auteurs de polars. La schizophrénie comme une maladie de la sensibilité. Des personnages à fleur de peau. Perdu dans un monde incohérent qui les morcelle. La schizophrénie c'est la lucidité poussée à son paroxysme.

On passe du rire au larme et l'émotion est là, vive, intense à chaque instant de chaque minute de la pièce. Que dire d'une œuvre pareille sinon qu'elle sert, qu'elle instruit, qu'elle insuffle un peu d'humanité dans nos politiques sécuritaires, que dire sinon qu'elle brise de façon fracassante les préjugés ? Les textes sont d'une puissance hors norme puisque provenant de malades véritables.

La parole du fou nous semble plus vraie que toutes les vérités réunies jusqu'alors.

Des quatre comédiens on ne sait lequel joue le mieux. Chacun nous happe dans son univers avec poésie, auto dérision, violence parfois. Le décor est d'une ingéniosité absolument impressionnante.

Ce spectacle va vous conduire au delà de tout ce que vous avez pu voir, entendre, connaître auparavant. Vous en sortirez lavé de la bêtise humaine, grandi d'empathie et de sensibilité.

A ne manquer sous aucun prétexte à voir à revoir, ensuite il ne vous restera qu'à faire comme moi : espérer le retour de la troupe en Juillet prochain !


 

Abilifaïe Leponaix met la folie en scène • 18/07/11

Rencontre avec Jean-Christophe Dollé, auteur et metteur en scène d'Abilifaïe Leponaix, un spectacle aussi sensible qu'engagé.

Abilifaïe Leponaix s'ouvre sur une scène de ménage crispée. Quatre individus se débattent avec des objets du quotidien, supposés faciliter notre existence : un sèche-linge, un transat, une table à repasser. Mais comment ça s'utilise, ces machins-là ? L'homme est fou d'avoir inventé des outils dont on ne se sort pas !
Pourtant les fous, ce sont bien eux. Quatre schizophrènes qui se côtoient en hôpital psychiatrique, des pilules et comprimés quotidiens aux séances de prise de parole en groupe. Sur scène, chacun expose ses obsessions, ses incompréhensions, raconte ses hallucinations.

La pièce donc, parle du traitement réservé aux schizophrènes par la société et la médecine d'aujourd'hui ; attention, question et sujets hypersensibles. Texte, corps et mise en scène marchent sur une corde raide. Un mot de trop, une grimace exagérée, et Abilifaïe basculerait dans la fausseté. Ce n'est à aucun moment le cas.
Fort du succès rencontré l'an dernier, le spectacle est revenu au Festival d'Avignon ce mois-ci. Rencontre avec l'auteur et le metteur en scène, Jean-Christophe Dollé.

Avez-vous déjà joué Abilifaïe Leponaix au sein d'un hôpital ?

Jean-Christophe Dollé: Dans un hôpital, jamais, mais à l'initiative d'hôpitaux, oui. La réaction des malades est très positive. C'est la question des médicaments qui pose souvent problème. La pièce a un regard très critique sur les traitements et leurs effets, alors que tout le monde s'accorde à dire aujourd'hui qu'il existe des médicaments avec très peu d'effets secondaires. Notre point de vue n'est pas objectif, c'est celui des malades ; or, ils ont tous ce rapport conflictuel au traitement.

Comment réagissent les proches des malades sur cette question ?

Ils y sont très sensibles, car pour les familles, les médicaments sont le seul recours.
Elles sont souvent désemparées, à bout de force, pour ces gens la prise de médicaments est magique et salutaire. Or bien sûr il doit y avoir un traitement, mais il doit être suivi de très près par des psychiatres. Lors d'un débat, un homme me reprochait d'utiliser l'expression de camisole chimique : « ça n'existe pas, on ne doit pas dire ça ! » Et une malade lui a répondu « Si, pourtant, c'est bien ça »...
La polémique sur les médicaments existe sans la pièce, je ne l'ai pas cherchée, mais je l'assume. La pièce ne dit pas qu'il faut interrompre la prise de médicaments, on n'a pas le droit de prendre cette position-là. Mais ces gens-là souffrent, ils ont une vie dure, et c'est un aspect de leur souffrance.

La première scène de la pièce est une sorte de chorégraphie entre les personnages et un objet du quotidien (chaise longue, cravate…) dont ils n'arrivent pas à se dépêtrer et à se servir. C'est le monde que nous avons créés qui nous rend fous ?

Le propos « On vit dans monde de fous, qui est le plus fou de tous » est très présent dans la pièce. J'utilise par exemple des extraits de l'émission Le maillon faible. Je ne comprends pas comment on a pu en arriver à inventer jeu où les individus prennent plaisir à s'éliminer, se nuire. Là, on est dans un monde de fous. Cette scène des objets montre aussi l'inadaptation de ces personnes malades au monde tel qu'il est, qui n'a pas été pensé pour eux. Comment ce monde, par des petits riens, peut se révéler très violent.

Retrouve-t-on dans la pièce des témoignages réels, intacts ?

Moi-même je ne suis pas entré dans la structure hospitalière, j'ai utilisé des notes prises par une pyschiatre. Mais par respect pour les malades, je n'ai rien gardé de leur parole. J'ai conservé un fonctionnement de l'esprit : dans les scènes de groupes, les personnages qui parlent au médecin sans s'écouter les uns les autres autres, des thèmes de conversation qui englobent un spectre très large, de ce qu'ils ont vu à la télé aux hallucinations qu'ils ont eues la veille… Je voulais ce fouillis de l'esprit.

Si vous n'êtes pas allé dans l'hôpital pour écrire, comment avez vous imaginé le décor ?

Il fallait un endroit assez neutre, qui puisse représenter plusieurs lieux: une église, un extérieur, un intérieur…
L'idée centrale de la scénographie, ce sont les bâches en plastique. Elle sont très symboliques ; j'aime beaucoup cette manière, chirurgicale, médicale. Elle évoque aussi l'étanchéité, donc la séparation, entre deux mondes. J'ai beaucoup compris à quel point la séparation pouvait être violente et nuisible pour les malades. Alors que dans les années 70 et 80, les psychiatres ont encouragé l'intégration des schizophrènes dans la cité, on en revient beaucoup maintenant à la mise en quarantaine, au motif qu'il faut protéger la société de ces individus dangereux. D'où la diffusion en début du spectacle du discours de Nicolas Sarkozy (décembre 2008), qui avait fait un tollé dans le milieu psychiatrique, car il remettait au goût du jour des méthodes de répression bêtes et méchantes utilisées contre n'importe quel délinquant.

A la fin, on assiste à une scène muette, dansée, entre deux des personnages. A ce moment, on oublie qu'on est face à des malades…

Je voulais cette progression dans le spectacle : que les personnages quittent leurs oripeaux de fous et qu'imperceptiblement, on puisse se dire qu'ils nous ressemblent, et qu'il y ait une véritable identification. Dans ce duo, juste grâce au mouvement des corps, on comprend la détresse de deux personnes qui voudraient s'aimer mais n'arriveront jamais à se le dire, car les mots sont trop durs. Pour ne pas stigmatiser les malades, j'avais envie que le spectateur puisse se dire, « ça pourrait être moi ».

 

Madeleine